Des chantiers bois à fort enjeux paysagers et socio-économiques

Courant 2016, quatre grands chantiers bois ont été menés sur la commune de Trémargat.
A chaque chantier, ses enjeux et ses methodes d’exploitation, et son coût. Produire du bois oui, mais à quel prix ? Pour quels paysages ? Pour quelles retombées locales ?
Le point d’honneur de l’assocaition était que le prix de la corde (qui ressortirait des chantiers) devait être équitable pour les personnes qui la travaille et le façonnent, abordable pour les consommateurs, et suffisante pour assurer des travaux de qualité afin de péreniser la ressource bois, « minerai local ».
Plusieurs chantiers ont été réalisés sur différents supports paysagers, afin d’en ressortir des données technico-économiques, et tenter de se rapprocher un maximum du point d’honneur de l’association :
• 1 chantier d’exploitation du bocgae
• 2 chantiers de réouverture de fond de vallées
• 1 chantier d’exploitation selective sur une parcelle forestière
Ces chantiers s’apparahente à du « jardinage » de paysages, nécessite du temps, tant pour la préparation des chantiers (identification des besoins et seletion des arbres à prélever), que pour la réalisation de coupes sélectives, ou encore le façonnage du bois. Un travail consencieux qui doit permettre à nos générations et aux générations futures de profiter de la qualité de notre cadre de vie, tout en ayant la possibilité de se chauffer à un coût raisonnable et durable.
Suites aux chantiers de 2016, l’AB2C de Trémargat souhaite relever le defi de proposer un prix de 210€ la corde de bois locale. Vous l’aurez compris, cette code de bois est issue de différents supports paysagers et sera par conséquent, composée d’essences mixtes. Pour atteindre ce prix il faut que les chantiers bois puissent être rentables. Par conséquent, les chantiers les plus honéreux tel que les fonds de vallées, ne seront réalisés qu’avec une contre partie financière du propriétaire et/ou d’aides pouvant être mobilisables (notamment sur les sites Natura 2000). En effet, la raison 1ère de ces types de chantiers est bien la réouverture du milieu pour atteindre une forte plus value environnementale, écologique et foncière.


Quelle organisation pour péréniser ces enjeux ?

L’AB2C de Trémargat s’est structurée en juin 2016 sous statut associatif.
Elle a la volonté d’inventer et de mettre en œuvre des circuits courts écologiques, participatifs et solidaires de type AMAP pour le bois bûche (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).
A travers les inventaires et enquêtes de 2015, les différents chantiers expérimentaux précédemment cités, l’association travaille aujourd’hui à l’ébauche de principes éthiques et de fonctionnement structurant le projet.
L’AMAP, réunira producteurs et consommateurs de produits agricoles, et proposera une solidarité économique, sociale et écologique. L’« AMAP » bois bûche transpose le concept au « paysan-forestier-bocager-fond de vallée » et intègre un troisième protagoniste : le propriétaire forestier. Celui-ci mettera à disposition son bois (*). Puis l’entrepreneur de travaux en espaces naturels, missionné par l’association, y interviendra en prélevant parcimonieusement du bois, laissant la forêt et le linéaire de bocage sur pied, éclaircie et mise en valeur grâce à une sélection des arbres d’avenir et une recherche de diversité. Le potentiel économique de la forêt et du bocage sera amélioré, ainsi que sa capacité de résistance aux perturbations climatiques. Pour ce qui concerne les fonds de vallées, l’entrepreneur de travaux en espaces naturels, devra assurer une réouverture de la parcelle, sans abimer le sol, et en redonnant une place fonctionnelle à la rypisylve. De ces chantiers ressoritront un réel potentiel écologique et économique (gain de foncier pour fauche ou pâturage). De son côté, le consommateur accepte les essences locales et mixtes, participe à des chantiers collectifs et conviviaux (1/2 à 2 demi-journées/an) pour mieux appréhender ce qui anime l’association, tisser du lien social et acquérir des savoir-faire.
Au niveau financier, l’organisation en micro-filière locale et solidaire souhaitée, permettrait de financer cette amélioration de la gestion des différents paysages. L’AB2C de Trémargat orchestera les différents acteurs qui y interviendront :

  • L’association achèterait le bois au propriétaire à un prix inférieur au prix de marché du fait de son travail soigneux mettant en valeur les paysages, donc plus coûteux en temps (bois sur pied de parcelle forestière, de linéaire de bocage et de fond de vallée pour respectivement : 7€, 12€ et 0€/m3)
  • Le consommateur paieraient une partie de son bois au moment de l’exécution des travaux d’abattage et de débardage.
  • L’entrepreneur diminuerait ainsi ses besoins de trésorerie et augmentera sa capacité d’investissement.
  • Le propriétaire de son côté, retirait à moyen et long terme une augmentation de son capital forestier/bocager/fond de vallée.


Ce projet de l’AB2C de Trémargat résulte de la volonté des citoyens d’avoir du bois local sans porter atteinte au milieu naturel, et même en l’améliorant lorsque c’est possible, et de créer de l’emploi de qualité. Puisque le marché actuel local ne répond pas à cette demande, des volontés individuelles s’expriment et cherchent à créer les moyens pour y répondre.
Les suites pour 2017…
| Avis aux propriétaires de bois sur pied | De nouveaux chantiers sont à réaliser cette année 2017, pour que l’association soit en mesure d’approvisionner les consommateurs pour l’hiver suivant. Puis une enquête est lancée sur Trémargat et ses communes limitrophes pour identifier les futurs consom’acteurs de bois bûches et rendre cette organisation opérationnelle pour l’hiver 2018 !